Evocation

Pour écrire Evocation, Mike Wood s’est inspiré du recueil de poésies Pierrot Lunaire d’Albert Giraud paru en 1884.

Bien loin des douceurs mièvres et sucrées, ce Pierrot est proche de celui créé au 19ème siècle par le mime Deburau : anarchiste et violent, éternel adolescent tombé de la lune, il va là où ses désirs le pousse, sans respect pour l’ordre bourgeois.

Au lendemain de la guerre, sur la plage de Brighton, Marie-Anne, fille d’un riche bourgeois autoritaire, erre comme en état de choc… son amant est mort au front. Son «Pierroter», comédien de fête foraine a été envoyé de force au combat par un prêtre perverti et son propre père, tous deux archétypes d’une société sclérosée et décadente.

Pour Mike Wood, Pierrot porte en lui les germes d’une décadence qui mènera les esprits à accepter l’idée d’une guerre mondiale considérée par une grande partie de la société comme légitime, juste et purificatrice.

Les souvenirs décousus de Marie-Anne raccommodent de scènes en scènes les vicissitudes de sa jeunesse et évoque son fol amour brisé. A l’abri des restes d’une baraque de foire et munies de quelques marionnettes abandonnées sur la plage, Marie-Anne livrée à elle-même plonge dans son passé. Les poésies d’Albert Giraud lui reviennent en mémoire, frustres reliquats d’une pantomime qu’elle devra s’efforcer d’oublier.